Dark Side












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Anecdotes interstellaires 2
Trois


Disclaimers : rien n'est à moi. Du tout. Et surtout pas les prompts.

Notes de l'auteur : croyez bien que je m'efforce à ce que cette histoire ne parte pas complètement en quenouille. Et toujours, texte écrit à la suite des précédents dans le cadre d'un défi du Fof « 60 minutes pour un thème » avec le mot « purée ».

Tochiro avait bien remarqué que cela faisait plusieurs jours qu'Harlock n'avait pas l'air dans son assiette, mais ce matin, lorsque le capitaine de l'Arcadia s'était montré en passerelle, il semblait clairement ailleurs. Où ça, l'ingénieur n'en avait pas la moindre idée, mais sûrement pas à bord.

— Bon sang, il s'est levé du mauvais pied, ou quoi ? avait lâché Yasu, alors à son poste à la console radar.
— Tu veux dire « encore plus que d'habitude » ? s'était moqué le chef machine.

Encore plus que d'habitude, oui. Tellement que même le doc était passé furtivement en passerelle pour prendre des nouvelles. Tochiro l'avait renvoyé d'un mouvement de sourcil évocateur. Vu l'humeur actuelle d'Harlock et son aversion viscérale pour les infirmeries, ce n'était pas le moment de faire stationner un médecin dans son champ de vision.

Lorsqu'Harlock avait fini par abandonner la passerelle à son sort en pleine manœuvre évasive critique (alors qu'en temps normal, jamais le capitaine n'aurait daigné bouger, et ce même s'il était à l'article de la mort), Tochiro avait décrété que la situation était grave. Le petit ingénieur s'était donc tout d'abord assuré que l'Arcadia était en sécurité et ne risquait pas de se retrouver par inadvertance en portée de senseurs ennemis, puis il s'était résolument dirigé vers le château arrière afin d'affronter son ami entre quatre yeux (enfin, trois, si l'on voulait être précis).

Après s'être heurté à une porte close et avoir tambouriné en vain, il s'était résolu à hacker la serrure électronique. Après tout, c'était lui qui avait conçu ce vaisseau et les modes de verrouillage informatique des portes, donc autant dire que ce n'était pas vraiment un obstacle.
« C'est pour la bonne cause », se répéta-t-il pour faire taire sa conscience, laquelle ne cessait d'objecter que s'introduire dans la sphère privée d'autrui sans y être invité (fût-il son meilleur ami) n'était tout de même pas très moral.

Une fois entré cependant, la question de la moralité ne se posait plus. Celle d'une intervention médicale devenait urgente, en revanche.

— Bordel de dieu, qu'est-ce qu'il m'a encore fait ? pesta le doc, arrivé sur place moins de deux minutes après l'appel affolé de Tochiro.
— A priori, il s'est enfilé une bouteille complète de brandy d'Andromède, constata Tochiro tandis qu'il montrait au médecin une bouteille vide qui avait roulé au pied du lit d'Harlock et qui s'était manifestement échappée de ses doigts.

Le doc grogna.

— La pupille est dilatée, maugréa-t-il. Il m'a surtout l'air complètement shooté.

Tochiro fit la grimace. Qu'Harlock se soit enivré au brandy, d'accord. C'était stupide, mais ce n'était pas la première fois. Que le doc utilise le terme « shooté » lui plaisait beaucoup moins.

— Vous êtes sûr, doc ? hésita-t-il.

Les regards des deux hommes se croisèrent. Tochiro grimaça encore. De toute évidence, le doc n'aimait pas non plus le diagnostic qu'il venait de poser.

— Certain, répondit-il à contrecœur.

Le médecin agita un flacon à demi-rempli de pilules colorées. Tochiro fixa le flacon, fixa le doc, puis baissa les yeux sur Harlock. Le capitaine était allongé sur le dos, le regard fixe, la bouche entrouverte. Il n'avait pas réagi à leur présence. C'était à peine s'il avait cillé.
Tochiro fit une nouvelle grimace. Il n'aimait pas ça. Il n'aimait pas ça du tout.

— Je connais cette merde, et c'est pas bon du tout, disait le doc. Si ce flacon était plein, son crâne n'abrite plus un cerveau, mais de la purée.

La phrase eut l'effet d'un électrochoc.

— Ce n'est pas possible ! s'exclama le petit ingénieur. Harlock commande l'Arcadia !

Le doc secoua la tête.

— Je sais… soupira-t-il. Mais s'il veut continuer, il va falloir qu'il arrête de faire n'importe quoi avec sa santé !



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