Dark Side












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Anecdotes interstellaires 2
Un


Disclaimers : le pirate, son équipage, ses coursives et sa routine chahutée appartiennent à M. Matsumoto.

Chronologie : on va dire plutôt 84.

Note de l'auteur : texte écrit en une heure dans le cadre de la soixante-neuvième nuit du Fof, sur le thème « photo », avec quelques contraintes supplémentaires accessoires (un thème général « anniversaire », notamment).

Ce n'était pas simplement « encore une de vos phases où il faut éviter de vous croiser, capitaine » : pour lui, certaines périodes de l'année étaient plus difficiles à traverser, voilà tout.

Depuis le fauteuil de commandement, le capitaine Harlock regardait fixement l'espace devant lui, s'efforçant sans y parvenir de compter chaque étoile. Il fallait qu'il s'occupe l'esprit. En cette saison, ses fantômes lui semblaient toujours plus… matériels.

— Harlock ? Harlock, est-ce que ça va ?

Tochiro se faisait du souci. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Son ami avait l'habitude de chasser les idées noires par un débordement excessif d'enthousiasme, et autant l'optimisme du petit ingénieur pouvait être rafraîchissant après une mission ou un affrontement particulièrement éprouvants, autant dans la situation présente… Non, il n'avait vraiment pas envie d'avoir à subir ça.

— Tu veux, euh, discuter de notre prochain plan de vol autour d'une bouteille ? proposait Tochiro.

Harlock ne put retenir un rictus désabusé. Tochiro connaissait bien ses faiblesses.
Bien, mais pas suffisamment.

Le capitaine de l'Arcadia se leva brusquement.

— Non, trancha-t-il sèchement. J'ai besoin d'être seul.

L'expression de Tochiro réussit la prouesse de combiner l'incompréhension, la compassion, l'inquiétude et une pointe de suspicion. Il fit mine de l'ignorer, mais il savait que ça ne suffirait pas. S'il restait en passerelle, il ne pourrait pas échapper à une autre question de Tochiro. La même qu'il avait déjà posée, d'ailleurs. Celle à laquelle il ne voulait pas répondre. « Est-ce que ça va ? ». Non, ça n'allait pas.

— La passerelle est à toi, lâcha-t-il avant de s'engouffrer dans l'ascenseur.

Ses quartiers étaient sombres.
Ses quartiers étaient isolés à l'arrière du vaisseau.
Ses quartiers étaient munis d'une porte avec un verrou.

Il y serait tranquille, songea-t-il tandis qu'il entrait, s'avançait, se figeait, puis restait immobile au milieu de la pièce. Personne ne viendrait y déranger ses fantômes.

Harlock posa le regard sur son bureau. Ce matin, à cause de la date du jour, il avait sorti une boîte en bois ouvragée des profondeurs d'un tiroir. Ce matin, il avait ouvert le livre de ses souvenirs et en avait extrait quelques photographies poussiéreuses. Il les avait longuement contemplées, se rappelant chaque détail, puis les avait laissées en désordre sur la table. Il pouvait les voir de sa position.

Peut-être aurait-il dû rester en passerelle.

En cette période de l'année, ses fantômes lui paraissaient toujours plus… matériels.

Sur la photo, la jeune femme souriait.

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