Dark Side












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Anecdotes interstellaires 2
Deux


Disclaimers : le paysage champêtre n'appartient pas à M. Matsumoto. Quant au sujet de ce thème, il appartient au cerveau tordu qui l'a fourni, et je ne le remercie pas.

Notes de l'auteur : flûte, j'avais comme option bonus « faire un truc rigolo ». J'ai l'impression que c'est mal barré. Par ailleurs, texte écrit dans la continuité du précédent, en une heure, pour un défi du Fof sur le thème « nénuphar ».

Blabla inutile : c'est amusant, un nénuphar dans un vaisseau spatial, non ?

— Harlock ! Harlock, ouvre !

Tochiro s'inquiétait vraiment.
Allongé sur son lit, Harlock fixait le plafond.

— Harlock, réponds ou j'enfonce la porte !

Le capitaine fonça les sourcils. Tochiro était-il capable de mettre ce genre de menace à exécution ? Harlock envisagea un instant d'obtempérer, de rejoindre son ami, de protester « c'est bon, ça va, arrête de t'agiter », puis il se dit qu'il ne parviendrait jamais à faire illusion et renonça.

— Harlock !

La voix de Tochiro semblait plus lointaine. Ou l'ingénieur finissait par se rendre aphone à force de crier derrière la porte, ou la bouteille d'alcool vide qu'Harlock serrait entre ses doigts commençait à faire effet.
L'alcool ou autre chose, d'ailleurs, songea le capitaine pirate tout en posant un regard flou sur un flacon de verre posé sur sa table de chevet. Les gélules blanches et rouges lui avaient toujours été utiles pour estomper des fantômes trop insistants. Il devait juste prendre garde à la dose qu'il absorbait.

— Harlock !

Le capitaine hésita. Était-ce la voix de Tochiro, ou une autre ? Était-ce son ami qui s'époumonait dans le couloir, ou un spectre qui chuchotait à son oreille ?
Combien de cachets, déjà ? Bah, un de plus ne pouvait pas lui faire de mal.

— Harlock… souffla-t-on.

Il était allongé. Il fixait le plafond.
Il était allongé dans l'herbe et il fixait les branches des pommiers en fleurs.

— Je voudrais que cet instant dure toujours, murmura-t-il.

Il rejouait une scène de sa mémoire. Il la rejouait et il la sublimait. Il le savait, parce que le ciel n'avait pas été aussi bleu ce jour-là.

— Harlock…

Il le savait, parce qu'on ne l'appelait pas « Harlock » à cette époque.
Il fut un temps où il avait un prénom. Un temps lointain. Un temps qui ne subsistait que dans les tréfonds de ses souvenirs. Au fond d'une boîte. Et sur des photos.

Avec effort, il se tourna de côté pour apercevoir la photo qu'il avait posée à la verticale sur son bureau, contre la boîte.

La jeune femme souriait.

Elle avait l'air si jeune et si fragile. Elle avait l'air d'une fée irréelle, vêtue d'une robe légère, debout devant un étang couvert de nénuphars. Elle avait l'air si perdue, comme si elle ne savait que faire de cet enfant aux cheveux ébouriffés qu'elle tenait dans ses bras. L'enfant n'avait pas plus de six ans. La mine boudeuse, il semblait vouloir s'échapper de la photo.

Il fut un temps où il avait été heureux, songea Harlock. Et où il était trop jeune pour comprendre qu'il devait en profiter.

Il ne se souvenait même plus de la localisation exacte de l'étang aux nénuphars. Sur Terre, c'était quasi-certain, mais où ? Il avait toujours préféré les villes et les astroports aux grandes étendues de nature.

Des conneries.

Elle avait cédé à ses caprices, et l'espace l'avait tuée.

Elle avait l'air d'une fée. Une fée au milieu des nénuphars.

— Harlock…

C'était la seule photo qu'il lui restait.

Parfois, il avait peur d'oublier.



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