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Etoile filante
Jeux nocturnes
Disclaimers :
un chariot, deux canassons et trois voyageurs appartiennent à M.
Matsumoto.
Recentrage :
Gun Frontier. Chariot et chevaux, et non pas vaisseau spatial et
réacteur à antimatière. Notez tout de même que, vu la fréquence
à laquelle ils perdent leurs chevaux dans cette série, je me
demande s'ils ne se débrouilleraient pas mieux si on leur
fournissait un réacteur à antimatière.
Note de l'auteur :
je pense qu'on peut appeler ça un PWP. Oui, tout à fait (c'est
d'ailleurs pour cette raison qu'il n'est pas posté à l'endroit
habituel). Et j'oserais même affirmer qu'il n'est pas OOC… ou
presque pas.
Chronologie :
après.
—
« … mais ça me
déconcentre quand on est à trois. »
Franklin « Westerner »
Harlock Jr
(Gun Frontier, épisode
2)
Simunora fixa les étoiles et retint un
soupir.
— Vous ne pensez
pas qu'on pourrait rendre cette soirée un peu plus palpitante, les
garçons ? demanda-t-elle d'un ton ennuyé.
Elle n'obtint en retour
qu'un grognement distrait de la part de Tochiro. Harlock, lui, ne se
donna même pas la peine de lui faire croire qu'il l'avait au moins
entendue.
La jeune femme souffla de
frustration. Ses compagnons et elle traçaient leur chemin droit
devant eux à travers les plaines verdoyantes de l'Ouest depuis
qu'ils avaient quitté la ville de Big Beaver Bridge, et cela faisait
dix-neuf jours – dix-neuf ! – qu'ils n'avaient
plus croisé âme qui vive.
Évidemment, le fait que
leurs chevaux soient toujours vaillants après un tel périple était
un exploit notable (ni Harlock, ni Tochiro n'avaient jamais compris
le mode de fonctionnement de ces bestioles), mais Simunora finissait
par souhaiter qu'un éboulement, un serpent venimeux ou une charge de
bisons vienne à bout de ces braves bêtes pour qu'ils soient forcés
de se rapprocher de la civilisation.
Pourquoi éviter
systématiquement les villes ? Tout le monde ne souhaitait pas
leur mort ! (du moins, jamais dès leur arrivée). Était-ce
trop demander que de vouloir passer une seule nuit dans un vrai lit ?
Simunora ne retint pas
son soupir, cette fois-ci. Elle avait besoin d'un bain chaud. Elle
voulait un verre de champagne et autre chose que des haricots en
boîte ou du gibier rôti (plutôt mal d'ailleurs). Elle se
languissait de l'atmosphère enfumée des saloons, du brouhaha des
conversations, des notes de piano et des froufrous des danseuses. Il
lui fallait retrouver la fièvre du jeu de la séduction, les regards
lubriques posés sur elle, cette sensation de tenir chaque homme en
son pouvoir.
Son corps, c'était son
arme la plus fidèle, songea-t-elle en observant ses deux compagnons.
Et une arme devait s'entretenir. C'était ce à quoi s'occupaient les
garçons en ce moment, alors pourquoi pas elle ?
Tochiro aiguisait son
sabre avec une patience toute asiatique. Harlock nettoyait son colt.
Simunora le regarda briquer l'intérieur du canon avec de petits
mouvements de va-et-vient tantôt rapides, tantôt d'une douceur
insoupçonnée. Elle rougit. Se rendait-il compte à quel point son
geste était évocateur ?
La jeune femme sentit la
chaleur familière du désir envahir son bas-ventre et l'intérieur
de ses cuisses devenir humide. Elle se mordit la lèvre inférieure.
Mmm, il était temps de passer à l'action. Mais pas seule. Ce soir,
elle n'avait pas envie de se débrouiller seule.
Elle savait néanmoins
qu'aucun des deux hommes ne se risquerait à lui faire des avances.
Tochiro par égard pour son ami, quant à Harlock… Il était
toujours difficile de savoir à quoi pensait Harlock.
Elle fit la moue.
D'accord, elle était flattée que ses compagnons de voyage la
considèrent comme leur égale et non pas comme un objet sexuel à
l'instar de toutes les brutes qu'elle avait côtoyées auparavant,
mais elle ne leur avait pas non plus demandé l'abstinence !
… Et puis ce n'était
pas comme si c'était la première fois qu'elle rejoignait le
lit de l'un ou l'autre. Aucun des deux n'avait d'ailleurs jamais
refusé ses avances à
elle – même
si, de son côté, elle n'avait tenté de les séduire tous les deux
en même temps qu'une
seule fois (un de ses rares échecs, soit
dit en passant).
Elle sourit. Elle n'avait
jamais apprécié les échecs. Et ce soir, elle avait envie d'un
défi.
La jeune femme se leva,
prit le temps de lisser sa chevelure blonde interminable et alla
s'asseoir près de Tochiro.
Tochiro était une proie
facile. Enthousiaste, et toujours partant pour de nouvelles
expériences. Et très souple (et ça, elle le savait pour avoir
testé des positions inédites avec lui la dernière fois).
Simunora passa
langoureusement un doigt sur ses lèvres.
— Tochiro…
murmura-t-elle. Tu n'as pas envie de… hum… te détendre ?
Joignant le geste à la
parole, elle fit glisser sa main sur la cuisse de Tochiro. Surpris,
le petit samouraï lâcha son sabre qui tomba dans la poussière avec
un « cling » étouffé… mais il ne chercha pas à se
dérober. Encouragée, la jeune femme poursuivit ses caresses.
Remonta plus haut. Atteignit l'entrejambe.
Tochiro laissa échapper
un gémissement.
— Eh, je suis là !
intervint Harlock. Vous ne comptez quand même pas faire ça
ici ?
— Pourquoi pas ?
le provoqua Simunora avec malice.
Harlock leva un sourcil
et chercha une confirmation du côté de Tochiro mais celui-ci, yeux
mi-clos, s'était de toute évidence déconnecté de la réalité. Le
samouraï grogna lorsque Simunora cessa son manège.
— T'arrête pas,
murmura-t-il d'une voix rauque.
Harlock secoua la tête
d'un air dépité.
— Si je gêne, il
faut le dire, hein… râla-t-il.
— Oh, tu peux
regarder, si tu veux.
Simunora lui lança une
œillade aguicheuse.
— Tu peux
participer aussi.
Harlock haussa les
épaules d'un air qui signifiait « je me suis déjà exprimé
sur le sujet ». À trois, ça le bloquait, si la jeune femme se
souvenait bien de ses paroles.
Mais pour cette nuit elle
n'allait pas renoncer si facilement.
— Tu n'as pas
envie d'enfiler autre chose que ton écouvillon dans le canon de ton
colt ? susurra-t-elle.
Harlock déglutit et
malgré ses cheveux longs, la jeune femme remarqua la rougeur
soudaine de ses oreilles. Elle eut un sourire de prédateur.
« Poisson ferré », songea-t-elle. Elle n'insista pas…
pour le moment. Ce qu'il fallait avec Harlock, c'était de la
patience. Beaucoup de patience.
Tout en prenant soin de
bien rester dans le champ de vision du grand brun, elle dégrafa sa
robe, la fit glisser lentement à ses pieds, s'agenouilla devant
Tochiro et, d'une main experte, déboutonna son pantalon. Elle passa
une langue gourmande sur ses lèvres. Ce qui était certain, c'était
que Tochiro, lui, n'était pas resté indifférent.
Simunora joua un instant,
frôlant de ses doigts l'érection du samouraï, exacerbant sa
sensibilité par de petits massages précis, puis elle se pencha en
avant, referma ses lèvres sur le sexe durci de Tochiro et commença
à le sucer d'un mouvement sensuel. Elle était la meilleure pour
prodiguer du plaisir aux hommes. La meilleure.
Tandis qu'elle
s'affairait, elle imagina les yeux marrons d'Harlock posés sur ses
fesses. Elle ne l'avait pas entendu bouger. Donc il regardait. Elle
frissonna.
Elle ondula, pleinement
consciente du spectacle qu'elle offrait. Ses sens en éveil, elle se
sentait vivante, plus vivante qu'elle ne s'était sentie depuis
qu'ils avaient quitté Big Beaver Bridge. Là-bas, elle y avait
accepté les avances du maréchal-ferrant (belle performance, même
si l'homme était un peu trop poilu à son goût), et sa prestation
leur avait permis de se réapprovisionner à moindre coût.
Son corps, c'était son
arme, se répéta-t-elle. Et elle était la meilleure.
Enfin, elle se renversa
en arrière et, cuisses ouvertes, invita Tochiro à poursuivre. Le
petit samouraï ne se fit pas prier. Il commença par des caresses,
lentes, sur ses jambes, ses cuisses, fit jouer ses doigts dans la
toison dorée du pubis de la jeune femme, s'attarda avec délicatesse
sur le bord des lèvres offertes, puis il s'avança pour l'embrasser
entre les seins.
Soudain impatiente,
Simunora saisit à pleines mains le sexe dressé et le guida vers
elle, l'encourageant à la pénétrer. Tochiro la fit languir encore
d'interminables secondes, la couvrant de baisers, titillant ses
tétons du bout de la langue, exacerbant son désir. Finalement,
lorsqu'elle crut ne plus pouvoir résister à la décharge de plaisir
brute qui enflammait ses sens, elle sentit la verge de Tochiro contre
sa peau, entre ses cuisses, à l'intérieur de son corps.
Doucement, comme si le
samouraï craignait de lui faire mal.
Il se retira avant de
jouir. C'était une attention que peu d'hommes prenaient avec elle.
Simunora ne put retenir un sourire attendri : Tochiro montrait
un côté si… gentleman de la vieille Europe, parfois. Ou peut-être
cela faisait-il partie de son code d'honneur de samouraï ?
Son affaire terminée,
Tochiro exhala un soupir d'extase puis s'allongea sur le dos, yeux
fermés, une expression de volupté béate plaquée sur le visage.
…
Un frôlement. Simunora
sursauta presque lorsqu'on l'enlaça par derrière pour venir lui
saisir les seins. Avec Harlock, il fallait être patient. Toujours.
Mais il semblait qu'il avait finalement surmonté son blocage.
Elle ferma les yeux,
satisfaite. Prédatrice. Elle était la meilleure.
— Démon femelle,
tous les moyens sont bons pour parvenir à tes fins, hmm ?
souffla le brun à son oreille.
Elle lui offrit un
sourire éclatant avant de l'enlacer à son tour.
Contrairement à Tochiro,
Harlock avait une approche plus classique et beaucoup plus
pragmatique. Taciturne, il n'aimait pas trop les préliminaires
interminables et avait tendance à privilégier l'efficacité et la
rapidité. Pas franchement romantique, mais la vigueur de ses coups
de rein compensait.
Simonora s'abandonna à
lui, gémissant au même rythme que les mouvements de bassin. Encore,
et encore, et…
Son cri de plaisir se
perdit dans les étoiles.
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